mardi 9 février 2016

Coup de gueule : il est impardonnable d'avoir laissé notre ville s'effondrer de la sorte en termes de commerces de proximité


Intervention de Christophe GIRARD au sujet du Rapport 7 du conseil municipal du 2 février 2016 : Instauration droit de préemption des fonds et baux commerciaux et artisanaux  
Enfin ! Oui, enfin quelque chose qui avancerait en faveur d'un semblant de politique municipale concernant le commerce de proximité  à Vénissieux !

En disant cela nous nous réjouissons pour bien peu de chose, car il ne s'agit que du périmètre du vieux centre et par ailleurs, ce ne sont que des dispositions. Nous attendons d'en voir la mise en œuvre et nous vous jugerons sur votre capacité à faire concrètement changer les choses. Et là, nous avons bien peu d'espoir.

Car depuis des décennies que vous êtes au pouvoir, votre bilan du commerce à Vénissieux, s'aggrave d'année en
année et il est aujourd'hui dramatique.

Comme chaque année, je fais avec des membres de notre groupe une tournée à la rencontre de tous les commerçants de Vénissieux pour leur souhaiter nos meilleurs vœux et les soutenir.

Je dois dire que cette année, encore plus que les autres, je suis revenu de cette tournée avec un sentiment de colère et de révolte. Vous êtes impardonnable d'avoir laissé notre ville s'effondrer de la sorte en termes de commerces de proximité.

Et j'avoue que les propos que vous avez tenu, Mme le maire, ainsi que M. ben Mabrouk, lors de la réunion sur le PLU-H mercredi dernier n'ont fait que redoubler mon écœurement. En effet, comment pouvez-vous prétexter que la situation catastrophique du commerce à Vénissieux serait la faute à pas de chance. La faute à internet, la faute aux Vénissians qui sont de mauvais clients. Qu'avez-vous fait pour lutter contre ce fléau ? Rien !

Par exemple, cette boucherie place du Moulin à Vent que vous avez tué par votre inaction. En détruisant, ou en laissant détruire par le Grand Lyon, le petit parking qui se situait devant  et en le remplaçant par un large trottoir inutile et couvert de pots de fleur géants qui cachent la vitrine, le chiffre d'affaire à baisser de 30% la première année, quelque 50% cette année. Ce n'est pas la faute à pas de chance qui tue cette entreprise familiale. C'est votre inaction.

Que dire de l'agonie lente mais certaine du petit centre commerciale de l'angle Ludovic Bonin/Route de Vienne. Un espace commercial désormais glauque, en déshérence, et lieu de squat permanent d'une faune inquiétante ? Pourtant ce lieu a un vrai potentiel étant donné les résidences neuves et anciennes qui l'entourent. Qu'avez-vous entrepris pour faire changer les choses ? Rien !

Que dire du petit centre commerciale de Charréard qui lui aussi tombe en décrépitude ? Du fait de la fermeture de la petite épicerie suite à un incendie a priori criminel il a plus d'un an et demi, on nous explique que des personnes âgées quittent désormais le quartier parce qu'elles n'ont plus la possibilité de faire leurs courses quotidiennes. Qu'avez-vous entrepris pour faire changer les choses ? Rien !



Que dire des commerces du boulevard Ambroise Croizat où vous avez été incapable de convaincre la boucherie André de ne pas partir ? A cela il faut désormais ajouter les rebondissements judiciaires de son successeur que l'on voit ces jours-ci s'étaler dans la presse et l'image déplorable de notre ville que cela engendre. Qu'avez-vous entrepris pour faire changer les choses ? Rien !

Que dire de la fermeture de deux commerces et la mort programmée de deux autres dans le quartier du petit Parilly dans les deux mois qui viennent ? Qu'avez-vous entrepris pour faire changer les choses ? Rien !

Partout à Vénissieux le commerce souffre, totalement livré à lui-même. Les commerçants sont explicites : vous les délaissez, y compris ceux qui font des efforts, qui investissent, qui se lancent. Par exemple, vendredi soir dernier une boulangère s'est fait braquée rue Jean Jaurès. Avez-vous visité cette commerçante pour la soutenir, pour l'épauler dans cette épreuve ?

Mercredi de la semaine passée, Madame le Maire, vous avez dit et répété qu'il valait mieux gérer une ville en dynamique démographique positive et que vous vous félicitiez que Vénissieux soit attractive. Mais alors comment expliquez-vous dans ce contexte favorable la mort de tous ces commerces ? Si c'est plus facile pourquoi cette déshérence totale ?

Non, ce n'est pas la faute à "pas de chance" si le commerce crève à Vénissieux, mais c'est bien la faute à votre inaction. J'en veux pour preuve que dans d'autres villes les choses bougent.

J'ai fait mention dans mon blog d'un commerçant heureux. Il y a quatre ans il voulait vendre sa boucherie, aujourd'hui il déclare : "les élections municipales ont ouvert mes horizons. [...] Je sens que l'image de la ville change, j'ai aussi de nouveaux clients, des nouveaux arrivants". Il ajoute "j'ai envie que mon magasin soit dynamisé, que la ville rayonne"(Le Progrès 16-01-2016). Hélas, ce témoignage n'est pas celui d'un commerçant vénissian, mais d'un commerçant de Rillieux-la-Pape. Il nous montre qu'un changement de politique est possible et qu'il se traduit par des changements réels dans le quotidien des habitants.

Alors qu'à Vénissieux, dans le centre-ville de la troisième ville du Rhône on est incapable de relancer un point presse, dans d'autres villes plus petites, on sait se bouger pour le commerce de proximité. Par exemple certaines villes mettent à disposition des locaux de type "pépinière" pour permettre à de nouveaux commerçants de créer leur entreprise dans des conditions favorables, tout en leur permettant de tester leur activité et de fidéliser une clientèle. Nous avions nous même mis cette démarche dans notre projet pour Vénissieux lors des deux dernières élections. Et comme par hasard, dans les villes où cela est mis en place cela fonctionne et le centre-ville retrouve sa dynamique… En d'autres termes quand on veut on peut. En revanche dans ces villes on ne se cache pas, comme vous, derrière de fausses excuses. On se bouge pour le bien des habitants !

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