mercredi 11 mai 2016

Sécurité à Vénissieux : la première chose serait de ne pas se tromper de priorité



Intervention Christophe GIRARD - Conseil Municipal du 9 mai 2016

Depuis des années, mais avec une recrudescence rare ces derniers temps, les problèmes de sécurité sur Vénissieux se multiplient.
C'est pour nous, une fois de plus, le constat amer de la double peine : notre première peine est de n'avoir pas réussi à épargner la ville de votre réélection et maintenant nous sommes obligées d'être spectateur de la dégradation sans cesse grandissante de la ville de Vénissieux.
Chaque jour la presse s'en fait l'écho. Casses dans nos commerces, atteintes aux personnes, attaques à main armées, cambriolages dans les maisons, même dans le quartier de Max Barel. La police municipale sous dimensionnée et privée des moyens qui lui sont nécessaires est de plus en plus mise en difficulté.
La police nationale, n'est pas plus soutenue par la municipalité et aucune réaction de votre part ne laisse espérer une amélioration de la situation. Il est pourtant intéressant de voir que lorsqu'une municipalité décide de faire bouger les choses, les résultats suivent. C'est le cas notamment à Rillieux-la-Pape dont le maire a reçu en février dernier une lettre de félicitation pour sa politique en matière de sécurité et ses conséquences significatives sur la baisse de la délinquance. Cette lettre de félicitation émanait du Ministre de l'Intérieur, ministre d'un gouvernement de gauche que l'on peut difficilement taxer d'être
un suppo d'un maire de droite. Une démonstration claire qu'un changement de municipalité, peut améliorer positivement le quotidien de ses habitants. Concrètement cela s'est traduit pour Rillieux-la-Pape par une baisse de 19,4% des atteintes volontaires à l'intégrité physique, une baisse de 9,3% des atteinte aux biens, une baisse de 21,2% des cambriolages, et même une baisse de 26% des vols de véhicules.
Tout est possible quand une municipalité veut quelque chose et s'implique avec ses tripes pour l'obtenir. Autant dire qu'à Vénissieux, nous sommes à des années lumières de ce mode d'action. La première chose serait en effet de ne pas se tromper de priorité comme vous le faites.
Quand un commerçant se gare quelques minutes devant sa boutique pour décharger rapidement des packs de canettes, il est verbalisé sans vergogne et même à son insu. Mais quand on fait appelle à la police pour verbaliser des véhicules qui bloquent des garages toute la nuit, empêchant d'entrer ou pire encore, s'il s'agit d'une urgence, de sortir, aucune suite n'est donnée. Et cela même si les habitats exaspérés finissent par écrire leur demande directement au maire en personne avec photo à l'appui.
A Vénissieux des commerçants subissent des attaques violentes, se font même bastonner et immanquablement détrousser, mais quand ils appellent la police il faut la supplier pour qu'enfin elle se  déplace, si encore elle se déplace. Quant aux élus de la majorité municipale, plusieurs semaines, voire des mois plus tard, ces commerçants éprouvés ne les ont toujours pas vu !
Lorsqu'un commerçant ayant subi de telles maltraitances et dont le commerce est à longueur de mois gêné par des petits malfrats en herbe sans que la municipalité ne bouge le petit doit pour l'aider, quand celui-ci, exaspéré, désespéré, installe des caméras de surveillance braqués sur son magasin, il reçoit enfin la visite de la police municipale. Mais ce n'est pas pour l'aider, c'est pour lui intimer l'ordre de retirer ses caméras de surveillance !
Alors quand on apprend que la préoccupation première de la municipalité est de tout mettre en œuvre pour recadrer et pourchasser l'agresseur d'un agent du service publique on se met à espérer… Mais on découvre alors que cet "agresseur" est un homme de 80 ans, un bénévole de l'Office Municipal des Retraités. Un octogénaire reconnu par le plus grand nombre comme un homme généreux et prompt à rendre service. Quand on creuse encore la question on se rend compte que cet homme qui est aujourd'hui traité "d'agresseur" a donné 7 années de sa vie de retraité à l'OMR et est avant tout un empêcheur de tourner en rond. Quelqu'un qui pose des questions, qui souhaite que les choses bougent pour le bien de tous, et cela même s'il est un proche du parti au pouvoir. Mais dans votre approche sectaire, voire totalitaire, il est ce que l'on appelle "un ennemi du peuple".
Alors on se rend compte que l'on exploite honteusement une simple altercation, qui a priori n'est qu'une "chamaillerie" autour d'un bout de papier, pour proscrire l'impudent. On comprend qu'en fait d'agression, l'homme de 80 ans est tombé au sol entrainant dans sa chute un fonctionnaire qui tombe sur lui de surcroit. On est bien loin d'une agression à proprement parler.
Mais pour mieux l'accabler vous qualifiez cela "d'agression" et vous le faites alors traduire devant le Conseil d'administration de l'association, transformé pour l'occasion en tribunal populaire, pour qu'il en soit banni. Une lettre est même envoyée à tous les adhérents pour mieux acter sa déchéance. Vous allez jusqu'à faire déposer une plainte contre cet octogénaire pour qu'il soit convoqué par la police nationale pour un rappel à la loi ! Quand on sait le parcours du combattant que représente le dépôt d'une plainte pour les personnes réellement agressées, cela relève du scandale. Puis, vous lui interdisez tout accès aux salles municipales. A tel point qu'alors qu'il se pointe dans une salle pour y accoler une malheureuse affiche pour un loto amical, sur délation d'une employée municipale, vous faites venir la police municipale. Cette même police municipale qui n'a pas le temps d'aller s'occuper des personnes en réelles difficultés. Quand un groupuscule de personnes vient exprimer sa solidarité et son soutien à ce malheureux, vous n'hésitez pas à envoyer deux voitures de police municipale et une autre de la police nationale ! C'est totalement disproportionné et il est tout simplement choquant de voir détourner de tels moyens à des fins qui s'apparente à de la "police politique" quand on sait les besoins que suscite la violence ambiante sur Vénissieux. Plus que jamais, la municipalité applique le principe de la rudesse et du mépris avec les "gentils" et d'un laxisme avec les voyous.
Cran supplémentaire dans l'échelle de la répression, Mme Picard laisse sans réponse, voire repousse, depuis plus d'un mois la demande de l'octogénaire d'avoir une entrevue avec elle. Pas de dialogue avec les terroristes ! Tolérance zéro ! On lui a même signifié récemment qu'il avait eu la maladresse de me parler lors d'une rencontre fortuite sur un parking ! Ce qui me fait dire qu'heureusement pour lui, le mur de Berlin est déjà tombé. Sinon ce dissident risquerait le goulag ! Tout comme dans les "belles années" des bons vieux pays de l'Est dont vous êtes visiblement nostaligique, il aura fallu que la chose commence à se savoir, que des soutiens de tous bords se mettent en œuvre, voire la crainte d'une prise de parole de l'opposition au présent Conseil municipal pour qu'enfin (si mes informations sont bonnes) il reçoive il y aurait quelques jours une réponse qui lui indique qu'il devrait prochainement pouvoir s'expliquer devant le Conseil de l'OMR. Ce qui lui avait été refusé jusque-là. Il avait en effet jusqu'alors été jugé et condamné sans la moindre possibilité de se défendre !
En agissant de la sorte, non seulement vous avez humilié un homme de manière ignoble, non seulement vous avez montré l'ingratitude de la municipalité par rapport à un bénévole dévoué, mais en plus vous ridiculisez la police et l'autorité. Une police qui à Vénissieux aurait portant besoin d'un vrai soutien et d'une vraie valorisation dans sa lutte contre la vraie délinquance. La première chose aurait été de doter la police municipale des équipements nécessaires à sa mission alors qu'aujourd'hui vous l'envoyer démunie au casse-pipe. Pour votre information, la police municipale de Rillieux-la-Pape et la police nationale ont obtenu les résultats cités plus avant parce qu'elles ont été respectées et valorisées par le nouveau maire et son équipe municipale, et plus particulièrement la police municipale a vu ses effectifs croître en adéquation avec les besoins de la ville, puis être renforcés dans leur formation et enfin armée.
Tout cela n'est rien d'autre que ce que nous avions dans notre projet pour Vénissieux, mais il est vrai également que nous n'avions rien prévu pour faire la chasse aux dangereux bénévoles dissidents octogénaires. Nous n'avions visiblement pas les mêmes priorités. Aujourd'hui les Vénissians vous jugent sur vos actes…

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